Nous, les ministres provinciaux et territoriaux chargés de répondre à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, sommes d’avis que tous ont le droit de vivre sans violence. Les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones continuent de subir des actes de violence qui découlent du racisme, du sexisme, de l’homophobie, de la transphobie et des iniquités socioéconomiques, avec une fréquence accrue depuis le début de la pandémie de coronavirus, en 2020.
Nous souhaitons rendre hommage aux familles des personnes disparues et assassinées en prenant l’engagement de travailler ensemble et de collaborer avec les survivantes, les membres des familles et les personnes ayant vécu la violence afin de nous attaquer aux nombreux facteurs complexes et profondément enracinés qui contribuent à la violence visant les Autochtones. Nous saluons leur résilience et leur force. Ils ont demandé à ce qu’une approche adaptée et dirigée par les Autochtones soit mise en place pour mettre un terme à la violence endémique envers les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones au pays, et ils demeureront partie prenante du processus.
Nous aspirons à un avenir où les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones connaissent l’égalité, la sécurité et le respect dans un Canada sans violence.
Nous appuyons la déclaration commune de juin 2020 contre le racisme ainsi que la Déclaration commune pour un Canada sans violence fondée sur le sexe de janvier 2021¹. Nous ferons en sorte que nos réponses respectives à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées viennent compléter les efforts collectifs de lutte contre le racisme et la violence fondée sur le sexe.
Les provinces et les territoires travaillent, à l’échelle régionale et communautaire, avec de nombreux Autochtones, leurs gouvernements et un large éventail de leurs organisations et communautés. Comme les actions reflètent les priorités et les perspectives de chaque administration, ces partenaires essentiels peuvent avoir des points de vue qui diffèrent de la conception nationale élargie en ce qui concerne les mesures à prendre pour mettre fin à la violence à l’égard des Autochtones.
La diversité est l’une des forces de notre pays. Nos gouvernements continueront à collaborer à l’intérieur de leurs propres structures et entre eux, de même qu’avec les partenaires et gouvernements autochtones ainsi que les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones qui ont connu la violence. Cela fera en sorte que leurs perspectives diversifiées servent de fondement aux changements qu’il faudra apporter aux politiques, aux initiatives et aux pratiques afin de répondre au mieux aux besoins particuliers qui se font sentir dans nos administrations respectives.
La pandémie de coronavirus a entravé nos efforts collectifs. Beaucoup d’Autochtones et de leurs communautés ainsi que tous les ordres de gouvernement se sont attachés à protéger les aînés, les gardiens du savoir traditionnel et les proches et à en prendre soin. Dans ce contexte, nos efforts se sont poursuivis de façon différente. La collaboration sur le Web, les réunions en ligne et les téléconférences ont permis de faire avancer certaines initiatives; toutefois, en raison des mesures de santé publique, il a été difficile de mobiliser véritablement les communautés et de tenir des conversations avec elles, ce que les provinces et les territoires estiment essentiel à un changement durable.
Le Plan d’action national marque un pas en avant dans le parcours qui permettra aux provinces et aux territoires d’établir des priorités et des buts communs avec le gouvernement fédéral, tout en précisant les domaines de compétence. En respectant le rythme et les priorités des Autochtones et de leurs communautés, les divers provinces et territoires poursuivent le dialogue avec les partenaires autochtones et les mobilisent au sujet des mesures qu’ils ont déjà prises et de celles qui seront mises de l’avant en réponse aux appels à la justice de l’Enquête nationale.
Les gouvernements provinciaux et territoriaux, le gouvernement fédéral, les gouvernements et partenaires autochtones ainsi que l’ensemble des Canadiennes et des Canadiens ont la responsabilité d’apporter les changements sociétaux nécessaires pour donner suite à ces enjeux urgents et de longue date. Nous sommes résolus à jeter des bases solides avec nos partenaires autochtones respectifs en vue de combattre la violence, le racisme et la discrimination que subissent les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones.
Enfin, à titre de ministres provinciaux et territoriaux, nous nous engageons à collaborer avec l’ensemble des Canadiennes et des Canadiens et à les encourager à façonner un avenir exempt de violence et de discrimination pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones.
Introduction
Contenu des gouvernements
Dans le contexte de cet engagement commun, l’information qui suit dresse un portrait des travaux qui sont en cours dans les provinces et les territoires afin de donner suite aux appels à la justice et de s’attaquer aux causes profondes de la violence faite aux femmes, aux filles et aux personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones. Elle reconnaît la collaboration, la mobilisation et le travail d’importance que l’on observe au sein de chaque administration – entre le gouvernement et les partenaires autochtones – et souligne que l’exercice est un parcours continu et qu’il reste encore beaucoup à faire. Les renseignements présentés ici montrent également les domaines dans lesquels la collaboration pourrait être nécessaire et bien accueillie à l’avenir. Enfin, le chapitre met en lumière l’éventail des réponses, en plus de reconnaître et de célébrer les réalités et les perspectives uniques des Autochtones et de leurs communautés partout au pays. Les provinces et les territoires attendent avec intérêt d’examiner les priorités et les stratégies énoncées dans le Plan d’action national, qui ont été établies par les groupes de travail, et de mettre à profit les travaux en cours dans les diverses administrations.
Footnotes
- Bien que le Québec n’ait pas appuyé la Déclaration commune pour un Canada sans violence fondée sur le sexe, il en soutient les principes généraux et il continuera de lutter activement contre la violence fondée sur le sexe en accordant la priorité à ses propres actions et mesures. Il compte aussi poursuivre les échanges d’information et de pratiques exemplaires à ce sujet avec les autres gouvernements.